La sécuritisation est considérée par de nombreux chercheurs comme l’une des approches les plus influentes en études de sécurité. Ce statut découle tant de sa capacité à dialoguer avec des théories relevant de familles épistémologiques différentes que de sa malléabilité empirique. Mais des voix, essentiellement sociologiques, s’élèvent pour réclamer une révision durable de son périmètre initial. Certaines souhaitent un retour à la quintessence de la philosophie du langage austinienne ; d’autres voudraient voir davantage de pratiques ; enfin, d’autres plaident pour une étude des instruments de sécurité. Ce numéro thématique postule qu’aucune de ces propositions ne détient à elle seule la clé du renouveau de la sécuritisation et suggère de revenir au terrain pour apprécier les apports réels des unes et des autres. Ce faisant, il rejoint, renforce et élargit d’autres tentatives en cours pour dépasser les clivages qui ont conduit les études de la sécuritisation dans une impasse.