Quand j’étais petite, personne ne voulait jouer avec moi, on disait que j’étais bizarre, on avait peur quand je faisais causer les poupées sans ouvrir la bouche, on m’évitait. On racontait que je n’étais pas normale. Et surtout on détestait mes cheveux bleus. Des cheveux de sorcière. Tristan, lui, il les aimait. Le ciel et la mer réunis sur ta tête il me disait. Un jour, de grandes ombres noires sont apparues. Et Tristan s’est volatilisé. Je ne l’ai plus jamais revu. Depuis, sur ma roulotte, j’erre de ville en villages. Sans destination. Au hasard des rencontres. Avec mon cheval et mon chat.