"Ici, le courage est contagieux, comme peut l’être ailleurs la lâcheté. On vit d’une heure à l’autre, d’une minute à l’autre, parole d’honneur. On attend l’aube."
Correspondant de guerre pour l’Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale, Vassili Grossman est sur tous les fronts : Stalingrad, la libération des camps de la mort en Pologne, la chute de Berlin. Dans le même temps, il relate dans ses carnets ce qu’il appelle « la vérité impitoyable de la guerre » au travers d’anecdotes et de comportements saisis sur le vif, avec toujours un regard empreint d’humanité.
Ses écrits personnels, par leur liberté de ton, diffèrent sensiblement de ses dépêches officielles et auraient pu avoir de lourdes conséquences pour lui s’ils avaient été découverts. Antony Beevor nous en propose des extraits accompagnés d’indications précieuses sur le déroulement du conflit, le contexte politique et le cheminement personnel de Vassili Grossman, ex-communiste désenchanté, juif athée et, avant tout, immense écrivain.