Je me suis bien amusé, Françoise aussi. Elle n’avait exigé que d’être elle-même.
Elle n’a pas fait étalage de sa culture.
Elle a été sobre, inattendue, drôle. J’ai été son premier spectateur, gâté par cette représentation et privilégié de quelques propos mais, comme toujours, c’est la fin qui est terrible : pourquoi va-t-on lui reprendre brutalement sans avertir ce qu’elle a mis des années à gagner ? Elle n’a pas signalé aux grands de ce monde qu’elle n’était pas contente. Mais, même pour ça, elle trouve le mot pour rire :
« Parce que je trouve strictement dégoûtant de mourir un jour. Ça me dégoûte, l’idée que je vais mourir un jour, que les gens que j’aime vont mourir un jour. Je trouve ça infect, sincèrement, je ne trouve pas ça bien. Ce n’est pas convenable. On vous met sur la terre avec une machine à penser qui est votre cerveau. On vous donne plein de cadeaux qui sont la vie, les arbres, le soleil, les printemps, les automnes, les autres, les enfants, les chiens, les chats, tout ce que vous voulez… Et après, on vous dit… On sait qu’un jour on va vous enlever tout ça… C’est pas gentil, c’est pas bien, c’est pas honnête. (Rires.) Si vous voulez mon avis, mon désespoir vient de ça en grande partie, enfin, quand j’en ai… Et puis c’est tout. »
A. H. (extrait de la préface)