Alors, si lui, le poète allumé, l'amant jaloux, le fervent de l'absinthe et de la provocation, n'avait pas été si régulièrement pensionnaire de l'Assistance publique, on n'en saurait rien, de ce quotidien tout humain, même environné de toute cette mort des pauvres, qu'est l'hôpital en XIXe siècle, avec ses figures hautes en couleur, sa salle de chant et sa toilette du matin?
Et on ne les connaîtrait que par les chiffres et les archives de la justice, les prisons des villes du Nord, avec leurs gardiens bonhommes et la lutte contre les poux?
Ce qui est bien, avec Verlaine, c'est que ce n'est pas le genre à s'apitoyer sur lui-même. S'il est là, c'est qu'il a fait ce qu'il fallait pour y être. Alors il reste le Poète, se désigne comme ça pour nous raconter, de tout près, si près.
Étonnez-vous que ça laisse des traces...