Nous sommes à Londres, dans les années trente. Emmeline, vingt-cinq ans, est responsable d’une agence de voyages et partage son toit avec la veuve de son frère, Cecilia. Si toutes deux sont jeunes, jolies et célibataires, leurs caractères sont aux antipodes : l’indépendante et romanesque Cecilia fascine la timide Emmeline. Leur recherche de l’amour va naturellement les conduire sur des chemins opposés. Tandis que Cecilia se lance avec habileté à la conquête d’un héritier, Emmeline, sous l’influence de sa belle-sœur et de sa vipère de tante, tombe dans les filets d’un égoïste quadragénaire... Face au Mal, l’Innocence dispose-t-elle d’un autre recours que la Vengeance ? La grande Elizabeth Bowen nous plonge dans le fleuve apparemment tranquille des vies ordinaires. Mais sous la lisse surface s’écoule une eau trouble, chargée de vase aussi épaisse que noire. Née le 7 juin 1899 à Dublin, orpheline de mère à l’âge de douze ans, Elizabeth Bowen passa son adolescence dans un pensionnat anglais pour jeunes filles. Le remariage de son père, alors qu’elle a dix-neuf ans, l’émancipe et la jeune femme partage alors sa vie entre Londres et l’Italie où elle commence à écrire pour arrondir ses fins de mois, la peinture, son premier amour, ne payant pas. Après avoir pendant trois années publié des nouvelles, exercice dans lequel elle excelle, c’est en 1927 qu’elle écrit son premier roman à succès L’Hôtel, qui la confirmera comme auteur. Elle publia, de façon sporadique, une vingtaine de titres dont Les Petites Filles ou encore Emmeline. Son style à la fois fin et caustique lui valut d’être comparée à Virginia Woolf ou Jane Austen. Elizabeth Bowen s’est éteinte le 22 février 1973 dans un hôpital de Londres.