« S’agissant de la science sociale, on doit considérer que la connaissance de la réalité qu’elle permet d’acquérir doit s’investir dans l’entreprise collective de rendre le monde social meilleur, et donc apporter sa contribution spécifique au combat que les forces d’émancipation ne cessent de mener contre les forces d’oppression sociale.
Cette sociologie critique, refusant l’objectivisme économiste, nous permet de comprendre que les structures du monde social à combattre sont à la fois externes et internes. C’est pourquoi elle prône la réflexivité et l’auto-socioanalyse, nous conduisant à considérer que toutes les Bastilles existent toujours doublement, dans le monde où nous habitons et dans celui qui nous habite. C’est pourquoi il faut s’attaquer aux murailles qui sont en nous tout autant qu’à celles qui se dressent devant nous, parce qu’elles ne forment toutes ensemble qu’une seule et même forteresse, celle de l’ordre établi. »
Véritable ouvrage de sociologie générale, ce livre propose une vision du monde social étroitement inspirée des analyses de Pierre Bourdieu, dont elle reprend en substance l’appareil conceptuel.
Sociologue et professeur honoraire à l’université de Bordeaux 3, Alain Accardo tient une chronique dans La Décroissance. Soucieux de promouvoir une sociologie critique, dans la continuité des travaux de Pierre Bourdieu, notamment sur les systèmes de reproduction des inégalités, et de domination, Alain Accardo s’est fait une spécialité de l’étude du monde journalistique. Tous ses livres sont désormais publiés aux éditions Agone.