Le cas de la possession diabolique de Nicole Obry, jeune femme miraculeusement guérie en 1566 à Laon par « le corps de notre Seigneur » dans l'eucharistie secoua les plus hautes sphères politiques et ecclésiastiques, en France et à l'étranger. Les premiers récits du miracle, celui de Guillaume Postel, publié en latin sous le pseudonyme de « Petrus Anusius Synesius », et celui en cinq langues de Jean Boulaese, émule et secrétaire de Postel, parurent déjà la même année. Postel voyait dans le miracle l'annonce de la Concorde universelle, ce qui l'amena à envoyer Boulaese en Espagne, avec sa brochure en cinq langues, chercher le soutien de Philippe II pour l'impression de la Bible en arabe. Document de première importance pour l'histoire culturelle de l'époque des Guerres de religion, les deux récits paraissent ici pour la première fois dans une édition critique, accompagnée de la traduction française du récit latin, d'une introduction, de notes et d'une reproduction de l'unique exemplaire connu de la gravure imprimée en 1566 pour illustrer Le Miracle « en cinq langues ».