Pour l'avoir eu comme compagnon pendant des mois et pour l'avoir mêlé à des personnages historiques, je me demande si Tycho n'a pas vraiment vécu, nous livrant ses cahiers sur une grève de Hollande, un des derniers soirs d'août 1702.
En tout cas, lui ou d'autres ont connu ses transports, le flux et le reflux de ses doutes, les horreurs de ce monde en même temps que les douces cajoleries que dispense la nature...
Dans ses voyages manqués, les épidémies, la guerre, une époque sectaire, sa prison, Tycho s'est maintenu à flot grâce à l'art et l'amour, ces gentils accordeurs de l'humaine condition.
Peut-être a-t-il conçu son oeuvre en cherchant à définir ce qu'est la création, comme je l'ai fait moi-même ? Sans doute a-t-il pesé, à la fin de son siècle, les apports du savoir ?...
N'importe ! en dépit de ses adversités il a sans cesse quêté l'exalté sentiment de notre vie qui passe, avec les jeux de sa plume, comme de son pinceau.
P.D.-R.