Durant sa cure thermale, Claire Dieulefit, médecin légiste, oublie l’humain refroidi ; ce qu’elle aime, c’est la chair chaude, de préférence très chaude...
JAMAIS ENCORE je n’avais pénétré dans le Centre hospitalier par l’entrée des urgences. Malgré les hématomes ornant mon visage et ma tenue vestimentaire pour le moins désordonnée, le préposé à l’accueil me reconnut tout de suite. Je dois avouer que j’avais jadis entretenu avec Virgile Dessalines une intime complicité. Il préparait alors son concours d’infirmier en travaillant comme agent technique à l’Institut de médecine légale où j’exerçais. Le jeune haïtien me réserva un traitement de faveur et désinfecta mes multiples écorchures dans le box individuel où il m’avait installée.
— Alors, je vois que mon médecin légiste préféré s’est aventuré dans le monde obscur de la BDSM.
— Pas du tout Virgile, il ne s’agit nullement de Bondage, Domination, Soumission et Masochisme, mais plus prosaïquement de tauromachie. J’ai voulu faire la maline pendant une fête dans une manade camarguaise. Imagine la scène, le soleil, un bel apéro, et moi : munie d’une nappe en papier en guise de muleta, j’ai affronté une vachette. Tu vois le résultat.
Après m’avoir soigneusement dévêtue, Virgile examina toutes les facettes de mon corps qu’il connaissait au demeurant fort bien. Malgré les libidineux souvenirs que le doux contact de ses mains faisait éclore en moi, je ne me sentais pas, hélas, d’humeur à batifoler. [...]
Claire Dieulefit, nous la connaissons déjà bien, pour ne pas dire intimement, car elle est l’héroïne de deux romans qui nous disent beaucoup sur sa joyeuse liberté de mœurs : Corps du Délit (en promotion cet été) et Body Budy. Confidence : elle n’est pas insensible à l’uniforme, à condition de pouvoir l’arracher à son porteur pour goûter ce qu’il dissimule... hum, hum !