La réédition d'un texte de Léon Blum professant des idées restées d'avant-garde sur la question des mœurs et du mariage
" La pornographie au Conseil d'État " : c'est en ces termes qu'un journal d'extrême droite accueillit la pu blication de ce livre, en 1907. L'ouvrage, en effet, fit scandale dans certains milieux, dès lors que son auteur, membre à la fois du Conseil d'État et du Parti socialiste de Jaurès, y développait une conception du mariage où la liberté sexuelle des futures épouses serait désormais analogue à celle que s'autorisaient déjà les hommes. Mais il gêna aussi dans les rangs féministes et socialistes celles et ceux qui y lisaient une conception trop peu ascétique des relations entre homme et femme. Il est vrai que Blum, au-delà de la question supposée réglée un siècle plus tard en occident de la sexualité prémaritale, pose encore à nos contemporains celle du mariage en général et de la polygamie en particulier.
Ce livre devenu mythique n'avait jamais été publié dans une édition présentée et annotée. Les lecteurs et lectrices d'aujourd'hui y découvriront, au long d'une série d'anec dotes et de courtes nouvelles, une prose " fin-de-siècle " d'un style en net contraste avec la radicalité du propos. Ils y reconnaîtront un univers mondain et sensuel proche de celui de ce camarade de Blum à La Revue blanche dénommé Marcel Proust.