Dès sa parution, fin 1929, Bernard Auffray entra au journal l’Ordre. D’abord rédacteur, chargé de la rubrique des Affaires étrangères, il devint rapidement secrétaire général de ce quotidien. Celui-ci avait été créé par Émile Bure qui, ancien chef de cabinet de Clemenceau, éditorialiste et directeur de différents journaux, avait tenu à avoir son propre organe, où il se sentirait plus libre. Malgré son faible tirage, L’Ordre avait une influence politique considérable. Chaque jour, la presse française et étrangère, la radio, commentaient les éditoriaux de Bure. Plusieurs fois par semaine, Bernard Auffray y écrivait des chroniques. C’est un choix de ces chroniques, qui constitue la première partie du présent ouvrage. Mobilisé en 1940, prisonnier de guerre pendant cinq ans, Bernard Auffray, à sa rentrée de captivité, fut chargé par Alexandre Parodi, ministre du Travail, d’organiser l’immigration de travailleurs étrangers, devenue cruellement nécessaire par le manque de main-d’œuvre — notamment dans les mines du Nord — et pour la reconstruction. Bernard Auffray mit sur pied l’Office national d’immigration, dont il fut directeur général. Lors de sa retraite, en 1971, il reprit la plume, non pas comme journaliste, mais pour écrire un certain nombre d’ouvrages. Des écrivains prestigieux acceptèrent de les préfacer, et de nombreuses critiques parurent à leur sujet. C’est la publication de ces préfaces — et de quelques-unes de ces critiques — qui constitue la deuxième partie de l’ouvrage.