Ce qu’il y a de bon, dans l’œuvre de Marcel-Étienne Grancher, c’est qu’on ne sait jamais s’il rit ou s’il parle sérieusement... — et nous n’avons pas tellement l’occasion de rire pour que nous puissions nous en plaindre !... Son goût pour le paradoxe, et son incontestable érudition, lui permettent de nous placer, parfois, devant les situations les plus invraisemblables — et les plus cocasses ! — sans que nous puissions nous empêcher de nous dire : et si ça arrivait ! Il en fut ainsi de son précédent livre “Quand les Russes seront là...”, dans lequel il avertissait déjà loyalement le lecteur : “Je ne pense pas — écrivait-il — que ces choses-là se passeront... Mais elles pourraient se passer — et c’est amplement suffisant !...” — Vous ne serez donc jamais sérieux ? lui objectait un jour l’un de ses amis. — Heureusement pour vous, répliqua-t-il... Nous n’avons que déjà trop de rhéteurs... Il faut bien qu’il reste quelques fols de mon genre pour vous amuser... Mais n’oubliez pas que les seigneurs de jadis appréciaient surtout, chez leurs bouffons, la sagesse dont ils faisaient parfois preuve... Nous ne plaidons pas pour le présent ouvrage — qui se défend suffisamment par lui-même ! Nous souhaitons simplement indiquer qu’une fois de plus, l’auteur a voulu apprendre quelque chose à ceux qu’il se donne pour mission essentielle d’amuser... Et nous croyons pouvoir dire qu’il y a brillamment réussi !