Dialogue des terrains et des disciplines au sein des sciences sociales, cet ouvrage s’inscrit dans une volonté d’élaboration collective d’une réflexion institutionnaliste sur les pays en développement. Il est le fruit d’un séminaire de recherche Institutions et développement (Matisse-CNRS, Paris, 2001-2006). Il souhaite permettre au lecteur de s’orienter dans les travaux d’économie du développement contemporaine (théories de la croissance, anti-développement) et parmi les discours des institutions financières internationales. Ceci passe par un travail de clarification des positions théoriques et idéologiques, face à la vague montante du néo-institutionnalisme en sciences sociales. Au-delà de contributions purement théoriques, l’ancrage en économie politique est clairement affirmé dans des textes analysant les changements institutionnels à l’œuvre dans des pays ou régions particuliers (Afrique de l’Ouest, La Réunion, le Mali, la Russie, l’Iran et l’Équateur). La question de la souveraineté des États s’y trouve nécessairement soulevée. Vues d’ailleurs, de nouvelles questions apparaissent, qui demandent un travail conceptuel nourri par des références situées en-dehors de la discipline économique auxquelles ce livre souhaite ouvrir. En effet, les pays dits du Sud sont des lieux d’élaboration politique, économique et sociale singuliers que les économistes européens gagnent à connaître et à réfléchir afin de penser la mondialisation et ses effets en connaissance de cause.