Mystérieuse, sanglante, la révolution éthiopienne apparaît pour la première fois dans ce livre. Arrivé à Addis-Abeba, le 1er juin 1973, comme correspondant d’une grande agence de presse internationale, Jean-Marie Damblain raconte la tragédie dont il a été le témoin. À travers le calvaire d’une famille déchirée par la révolution, l’auteur plonge dans les coulisses du drame, palais ou casernes, où quelques hommes — habiles mais cruels — préparent puis exécutent un plan machiavélique, qui leur permettra de renverser le plus vieil empire du monde. Cette révolution mal connue (les journalistes occidentaux qui pouvaient témoigner ont en effet été expulsés jusqu’au dernier), Jean-Marie Damblain l’a vue naître, puis sombrer dans le chaos et la violence. Il a rencontré la plupart des protagonistes de la “Tragédie du Négus”, à commencer par le vieux monarque en personne. Certains sont morts, d’autres en exil, d’autres au pouvoir. Les miettes de l’empire s’éparpillent aujourd’hui dans le vent trouble de l’Histoire. Rien n’est plus comme avant, mais tout semble pouvoir recommencer. Ce récit, vivant, lucide, se lit comme un roman. L’auteur n’a pas voulu écrire un livre de référence, mais faire sentir, au plan humain, la dimension du drame éthiopien. Alors que les exécutions sommaires se multiplient, que la guerre civile ronge les restes de l’empire, ce livre-document apparaît comme étant d’une vibrante actualité.