L'actualité annonce comme probables pour bientôt des choix politiques qui vont peser sur tout le système de l'audiovisuel français des prochaines décennies. Dans le concert bruyant des doctrines opposées, Jean-Noël Jeanneney intervient. Sa thèse se fonde sur l'expérience qu'il a vécue durant près de quatre ans à la tête de la radio nationale : il est d'intérêt public et du privé. Il faut qu'en face de la radio et de la télévision privées mues surtout par la recherche du profit, un service public animé par d'autres logiques prospère tant à Paris, avec ses grandes chaînes nationales, qu'en régions, avec ses stations locales. Développant un esprit d'entreprise aiguillonné par la concurrence, le secteur public peut seul offrir aux citoyens une information abondante et libre, protégée par la Haute Autorité contre les pressions de l'argent et des divers pouvoirs politiques, et une profusion de richesses culturelles affranchies des tyrannies de la mode, enracinées dans le patrimoine et préparant les créations de l'avenir. Le rayonnement et l'image de la France au-dehors y trouveront de surcroît un puissant renfort.