L'ambition de cet ouvrage est d'étoffer le débat sur l'apprentissage, au-delà du cercle des spécialistes, en mêlant à la polyphonie disciplinaire des études dans le champ de la transmission des savoirs la voix singulière de l'archéologie, qui étudie la matérialité et la temporalité du passé à travers les traces des activités humaines.
À l'instar de l'anthropologie, de l'histoire et de la sociologie, l'archéologie impose de ne pas restreindre les savoirs aux seuls territoires lettrés et aux cultures de l'écrit. Elle replace les connaissances et apprentissages humains dans une perspective de très longue durée, soit près de trois millions d'années au cours desquelles apparaît et se développe le langage articulé, principal vecteur de la transmission. À travers l'étude de la matérialité des supports, des dispositifs d'apprentissage et des lieux de savoir, cette discipline apporte également un éclairage original sur les phénomènes de transmission et de socialisation des connaissances dans les sociétés humaines passées et présentes, que ce soit lors d'activités quotidiennes informelles ou dans des cadres professionnels et intergénérationnels plus structurés.