À l’aube du 10 mai 1940, la guerre-éclair s’abat sur les pays à travers lesquels la Wehrmacht entend se frayer un passage vers la France. En Belgique et au Luxembourg notamment, l’affolement succède à l’incrédulité. Des tentatives de résistance s’organisent, dans un désordre où le burlesque côtoie le tragique. Le G.Q.G. de Vincennes déclenche l’opération « Dyle ». Celle-ci va se trouver — partout — devancée par l’irrésistible poussée allemande. À Sedan, de sinistre mémoire, l’ennemi se présente en force sur la Meuse, dès les premiers jours de l’offensive. Nos forces volent en éclats, sous l’action des moyens aériens et terrestres les plus puissants, auxquels nos soldats n’ont à opposer que leur héroïsme. « Pour parvenir, nous dit Claude Gounelle, à retracer le calvaire de tous ces hommes meurtris dans leur chair, luttant dans des conditions inégales, avec des armes périmées et inefficaces, anéantis sous les bombes et les obus, souvent livrés à eux-mêmes, se heurtant — avec leurs poitrines — aux carapaces d’acier, en un mot, pour décrire le combat impossible et désespéré de milliers de Belges et de Français, j’ai laissé — simplement — chacun d’eux raconter sa propre action. » Ces récits de soldats et d’officiers, tous empreints d’une sincérité émouvante, démontreront, s’il en est encore besoin, que les soldats de 1940 n’ont pas démérité.