Rien ne saurait concilier la réalité et le rêve. Cependant, c’est le même homme qui vit et qui rêve. Cette phrase de Marcel Béalu est, peut-être, la clef de son œuvre. À travers la lente méditation du début, où l’inquiétude se mue en angoisse, et la description d’un rivage (qu’il est aisé de reconnaître), il n’y a pas un mot qui ne concoure à l’explosion finale. Long suspens où le lecteur, parti de la réalité la plus courante, est peu à peu introduit dans le pressentiment du surnaturel. Si bien que l’irruption du fantastique ne surprend qu’à peine.