Léonard de Vinci le qualifiait de " vrai chef d'oeuvre ". Est-il vrai que Dieu créa l'homme afin d'en faire cadeau au chat, lequel eut la bonté de ne pas le croquer ? Un chat, fût-il sans nom, n'est jamais n'importe qui. De la déesse Bastet à tête de chat de l'Égypte ancienne, qui assure, en luttant chaque nuit contre le Serpent, le retour du Soleil, jusqu'au chat domestique contemporain, croqué par les dessinateurs humoristes, tous les chats ont ici leur place. Doué de pouvoirs énigmatiques, le chat fascine par son mélange unique de détachement et de vigilance. Comment ne pas voir en lui une créature magique, frontalière des univers invisibles où elle va et vient à sa guise, se livrant à de fantasques contrebandes ? Ne dispose-t-il pas de sept âmes et de neuf vies ? Le monte-en-l'air à la patte subtile, familier de nos toits qu'il arpente avec une assurance de fil-de-fériste, sait garder en toute circonstance élégance et dignité. C'est le Chat dans toute sa splendeur et son mystère. On connaît ses façons d'illusionniste : il apparaît soudain et, désormais, on ne voit plus que lui, mystique gris ou clochard de sang bleu. Marc Alyn nous offre ici un hymne à la gloire du félin, un voyage littéraire et artistique en terre matoue. Le lecteur y rencontrera le matagot enrichissant son maître endormi, le roi des chats et les greffiers de Venise aux ordres de Corto Maltese.