Après avoir été largement diffusé en Italie, le Liber facetiarum de Poggio Bracciolini ne tarda pas à connaître en France un vif succès, notamment grâce à la traduction que Guillaume Tardif, lecteur de Charles VIII, en donna en 1492 et qui fut réimprimée abondamment au XVIe siècle. Dès 1878, Anatole de Montaiglon en proposait une édition d’après l’impression sortie des presses d’Olivier Arnouillet à Lyon. A la fin de sa préface cependant, il reconnaissait lui-même qu’il existait un meilleur imprimé offrant une version globalement plus satisfaisante et comportant un prologue ainsi que trois facéties supplémentaires. Ce sont donc les cent quinze facéties conservées dans cet imprimé, publié par la veuve Trepperel, que nous avons choisi à notre tour d’éditer selon les critères scientifiques contemporains, avec l’espoir que leur lecture contribuera à mieux faire comprendre le rôle de ce texte, savoureux et plein de verve, dans l’avènement du genre de la nouvelle en France.