« L’œuvre de Rimbaud, fuyant toute postérité, a engagé plus que la poésie. Benjamin Fondane fut l’un des premiers à le noter : “Pour pouvoir persévérer dans son être, il a dû briser son œuvre, et le poète qui était en lui”. L’expérience de l’écriture, épreuve de persévérance donc, s’est insensiblement substituée à une certaine pratique de la littérature, se heurtant ainsi aux idées reçues de l’esthétique et son incontournable morale. Soudain, la poésie dénonçait le confortable engourdissement des Lettres, détachait du marbre poli des temples, l’éclat barbare d’une pierre autrement solide. »