Le périple by Arnold Mandel

Le périple

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Description

Un matin, tard dans le siècle, le narrateur, Jacques Landau, interprète les directives confuses d’un songe dans le sens d’une invitation au voyage. Fuite et traversée de l’Allemagne des années 60. Instantanés et souvenirs – tantôt proches et tantôt lointains jusqu’aux références historiques – se croisent et se heurtent, ponctuant d’humour noir et d’ironie le tracé aux multiples parenthèses d’une mortification. Toutes ces rencontres sont des indications et des indices à la fois brouillés et explicites. Si Margot Neumann rêve de Jérusalem, c’est à cause de l’incendie du Moscou de l’idéal révolutionnaire. Si le vieux juif galicien connu sous le sobriquet de « Khrouchtcheve » veut retrouver son Dieu, même défiguré, c’est que la nietzschéenne « mort de Dieu » n’est pas apte à constituer une solution, fût-elle de désespoir. Demi-tour : direction sud. En compagnie d’une petite amie scandinave de rencontre, Jacques Landau fait le conférencier en Afrique du Nord. L’Algérie française vit ses derniers jours et les juifs de ce pays sont au comble de l’inquiétude, désarroi qui ne trouve pas son expression dramatique et se perd dans les dédales de l’absurde. Après un bref transit en Italie, au point culminant de la débâcle morale, le Périple s’achève en Israël dont cet Ulysse-Juif aborde le rivage en retardataire pour s’y mettre à l’école de la résignation, tout en restant, encore et toujours, aux aguets des signes et des significations. A la fois récit picaresque et chronique criblé de réminiscences – comme autant de blessures – ce continuum n’est pas sans « apparentement » – plutôt que parenté – avec je climat d’un Henry Miller ou d’un Durrell. Un Miller plus mélancolique, un Durrell rien moins que britannique, mais éperdument et douloureusement juif.

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