Ensemble de fables et de poèmes, Le Chant de la mort détourne dans le fantastique les expériences les plus quotidiennes : le passage de la mort à la vie, de la dépossession à l’acceptation de soi-même. Cet itinéraire de voix, cette histoire de morts, d’ombres et d’animaux, se caille autour d’un thème sans cesse repris et varié : ce n’est qu’en transgressant la langue des normes et des habitudes que le sujet parvient à la « découverte émerveillée de l’Autre ». En piétinant sa langue maternelle, il organise « la familiarité du non familier » : l’absurde, l’exil et la mort. « La mémoire de la langue est mâchée par la vie », écrit Maria Letizia Cravetto. Écrivain italien qui habite à Paris, elle nous dit que ce texte sera son unique texte de fiction en français. Il représente le prix de l’exil : son besoin de partir, d’aller plus loin pour retourner ensuite à la douceur de la langue maternelle : la retrouver d’une façon libre et spontanée, dit-elle, pour écrire des romans italiens.