On prétend volontiers que la consommation des médicaments anti-dépresseurs est très élevée dans nos sociétés où les individus sont soumis à la solitude et à l’isolement. De là à faire de la dépression un « phénomène de société », il n’y qu’un pas que franchissent aisément ceux qui sont prêts à banaliser la plainte dépressive. Les interrogations qu’entraîne la question ouverte par ce Forum vont bien au-delà. Dans notre culture, c’est à l’individu souverain que renvoient les changements idéologiques portés par la notion de dépression. Mais comment passer de la dépression à la société ? La dépression est-elle une affection de l’esprit ? Et comment la tenir pour un affect archaïque comportant tout le phénomène humain de la vie psychique ? Quel est le rapport de la dépression à la vérité du mélancolique ? Autant d’interrogations argumentées dans ce volume.