Pierre-Yves Badel La connaissance du latin est, au Moyen Age, un privilège qui semble condamner à l’inculture ceux qui l’ignorent. Aussi la classe des chevaliers va-t-elle trouver dans un moyen d’expression nouveau, le français, l’outil qui lui permettra de donne forme à une culture profane autonome. Situé au point de convergence des synthèses historiques et de la critique des textes, cet essai vise à préciser le milieu social l’univers mental et la tradition littéraire qui modèlent toute création poétique au Moyen Age. Pierre-Yves Badel présente tout d’abord les grands traits de la société féodale et chrétienne, le vocabulaire qu’elle impose à ses poètes, les idéaux qu’elle entend leur voir célébrer. Puis il définit les aspects d’une poésie dont les représentants innovent comme malgré eux, en voulant restaurer une tradition plus ancienne. Chansons de gestes, romans et ballades constituent le miroir où toute la chevalerie s’est réfléchie, trouvée, admirée et peut-être finalement perdue...