A l’aube du deuxième millénaire, les Juifs du Saint-Empire connaissaient les mêmes difficultés que tous leurs frères de l’Europe médiévale. Mais ils jouaient un rôle trop important dans la vie les cites germaniques pour que leur destin ne prît pas, outre-Rhin, une dimension tragique. Détestés, méprisés, ils constituaient, aux yeux d’une population qui voulait les ignorer, une sorte de monde inversé, d’univers hostile et dangereux. Les soubresauts de l’histoire allemande, la pénible réalisation de l’Unité devenaient autant de prétextes pour martyriser les communautés hébraïques. Le Nazisme porta la haine au niveau de la folie. Y serait-il parvenu si les Juifs n’avaient été, depuis des siècles, les parias de l’Allemagne ?