Maître de la comédie sophistiquée, du clin d’œil ironique, du sous-entendu sexuel, Lubitsch a signé des films pétillants et capiteux comme des cocktails : Haute Pègre et Sérénade à trois, Ninotchka et Jeux dangereux (To be or not to be), Rendez-vous et La Folle ingénue ne cessent de séduire et de surprendre, de faire rire et d’émouvoir. Ces titres, familiers aux cinéphiles et aux téléspectateurs, constituent le sujet principal de Lubitsch ou La Satire romanesque. L’œuvre est ici, pour la première fois, restituée dans sa plénitude : à l’évolution de son style et de ses techniques répond l’unité foncière de sa veine satirique et même de son engagement idéologique. Lubitsch prend pour cibles les militaires, les publicitaires, les capitalistes, les communistes et les nazis. Il exalte les marginaux, les bohèmes, les roués, et surtout les femmes belles et spirituelles, incarnées par Pola Negri, Miriam Hopkins, Marlène Dietrich ou Carole Lombard, qui usent librement d’un corps parfumé, svelte et soyeux.