Au-delà de la figure du cinéaste engagé qui interpelle le public par son œuvre, cet ouvrage s'intéresse à la culture de l'engagement qui se déploie dans un espace extra-filmique. À travers des exemples tirés de contextes géographiques distincts (États-Unis, France, Espagne, Afrique du Sud, etc.), les auteurs démontrent que la politisation des films est souvent précédée par une prise de position des réalisateurs et des acteurs. La culture de l'engagement est liée à l'action collective permise par les films qui se laissent instrumentaliser à des fins politiques. Les festivals de cinéma sont ainsi des lieux de réflexion et de protestation, où l'artiste rencontre le militant dans un espace de mobilisation collective. Cet ouvrage dessine les contours historiques de cette culture cinématographique engagée ; il évoque les crises historiques qui appellent des actes de création. Du franquisme à l'apartheid, de la ségrégation raciale aux indignés, le cinéma absorbe les tensions sociales qu'il transcende dans un art de l'engagement. Étudiés en lien avec leurs conditions de production et de réception, les films considérés dans cet ouvrage démontrent que le cinéma demeure un lieu de résistance à la fabrique du consentement. Ils s'inscrivent dans un rapport de force avec le cinéma dominant, dont ils interrogent les normes en montrant les luttes des oubliés de l'histoire.