Au cours des années qui ont précédé le coup d’état du 27 juin 1973, l’Uruguay est la proie de la violence. Anahí, comme tant d’autres jeunes universitaires, s’intéresse à la politique, prend parti pour ceux qui défendent la liberté et les droits fondamentaux, est présente sur les places pour dénoncer les méthodes répressives du régime. Sa génération paiera le prix le plus fort pour ses idées. L’expérience de la prison et de la torture brise en deux parties la vie et les souvenirs d’Anahí. En exil à Florence, elle tente de construire une vie “normale” mais elle ne parviendra à se libérer des ombres d’un passé sombre et refoulé, qu’en revenant à Montevideo. Son histoire s’entrecroise avec celles de Marisa, Santiago, Lucia, Tomàs et de bien d’autres protagonistes qui composent une fresque intense et complexe d’un peuple qui a défié le pouvoir atroce de la dictature avec courage et obstination. Un récit qui oscille entre la suggestion du mythe et l’engagement civique, entre un temps subjectif et celui de la mémoire historique. Un parcours personnel, celui de l’auteure, pour revivre, affronter et surmonter les blessures du passé.
“La violation systématique des droits humains ne fut pas seulement une méthode “nécessaire” pour éliminer l’opposition, mais aussi un projet politique planifié scientifiquement. C’est cela la terrible vérité des coups d’états militaires en Amérique latine. L’histoire humaine et politique d’ Anna Milazzo est un exemple emblématique de ce qui s’est passé. Avant, après... pendant. […]
Anahí de la mer nous raconte la nuit d’un peuple mais à la fin de la lecture, la “lumière” d’Anna Milazzo inonde de sens toute l’histoire. Anna a gagné. Elle l’a payé cher, bien sûr, mais ce livre recueille une infinité de petites victoires. Y compris celles des personnes qui ont été proches d’elle pendant ces longues années.
J’espère qu’ Anahí de la mer aura le succès qu’il mérite. J’espère que beaucoup, énormément de personnes le liront. J’espère qu’il sera adopté dans les écoles. Qu’il secouera les consciences, qu’il réveillera les mémoires.
Pour ma part, je l’emporterai avec moi. Dans ma tête, dans mon coeur”. (Massimo Carlotto)
“Anna Milazzo appartient à la génération qui a été, dans de nombreux pays de l’Amérique latine, emportée, par moments effacée par les dictatures fascistes: celle de l’Uruguay, dont on ne parle pas souvent, tout comme celles du Chili, de l’Argentine, du Paraguay, ainsi que de beaucoup de nations de l’Amérique centrale. Elle a vécu, dans son âme et dans son corps, ce qu’ont vécu les juifs, les communistes, les homosexuels, les tziganes et tous les opposants face à la folie nazie. Comment tout cela a-t-il été possible?”. (Gianni Cascone)