« Cher Alain,
Nous avons donc décidé d’échanger des lettres plutôt que de nous entretenir de vive voix. L’utilisation de ce vieil outil littéraire me semble prudente et bénéfique, bien que je me demande si elle n’est pas une dérobade. Malgré mon goût de l’affrontement, je redoutais en effet ta présence et ce que le tac au tac implique de violence. Autrement dit, je craignais de me heurter en temps réel sur du non négociable et de voir bientôt se lézarder une chère et ancienne amitié. »
« Chère Élisabeth,
Si je tirais sur tout ce qui bouge, tu aurais raison de vouloir m’en dissuader, et il me semble que je serais assez avisé pour suivre ton conseil. Mais je n’ai rien d’un tireur convulsif. Et lorsqu’il m’arrive de perdre mon sang-froid, c’est parce que je suis la cible favorite de ceux qui n’ont que le mot “changement” à la bouche
et pour qui rien ne bouge. »