Il demeure dans les replis de notre chair des vestiges de toute notre histoire et de toute l'histoire du monde. Rien ne se perd dans la nature et encore moins dans la nature de l'homme. Sous l'effet de certains traitements appropriés, qui sait si la mémoire d'Adam ou de quelqu'une de nos mères dont il reste en nous nécessairement trace ne s'éveillerait pas ? Au moins, de tout ce que nous avons vécu personnellement depuis notre naissance et même avant, qui représente un passé plus récent, plus immédiat, rien n'est mort tout à fait et si nous nous en donnions la peine, grâce à une lente éducation et à l'aide de pièges, encore à inventer, pourquoi ne serait-il pas permis de ressusciter, une à une, la suite de nos sensations, de nos expériences ?