« Un spectre hante le monde : le spectre des idées mortes. Rien ne subsiste aujourd’hui de ce qui gouverna les individus et les foules : ni raison divine, ni raison d’État, ni révolution, ni idéologie. Qui, en Europe de l’Ouest tout au moins, se sentirait disposé à obéir aveuglément à la voix d’un tribun, à l’hystérie d’un histrion ou aux tambours de la lutte finale ? » Après Vivre plus et Le Livre des Possibilités, après le Philippe de Commines des 180 jours de Mitterrand et le Caton de La Reconquête, André Bercoff le pamphlétaire, l’iconoclaste, fait ici l’inventaire joyeusement massacreur de tout ce qui disparaît, des fausses légitimités et des vraies faillites. Mais il montre aussi qu’un système neuf est en train de naître, fondé sur un « éco-capitalisme » et sur une réappropriation de l’individu qui récuse autant le chacun pour soi, que la peur de l’autre. Pour ne pas laisser la morale à ceux qui veulent le repli frileux sur les vieilles valeurs conservatrices, pour ne pas laisser la politique à ceux qui en font un commerce aussi stérile que radoteur, il faut dresser une nouvelle charte de nos droits et de nos devoirs et reformuler le contrat social. Lettre ouverte à ceux qui ne sont rien et qui veulent être tout : un manifeste à l’usage de ceux qui ne baisseront jamais les bras.