Bob Maloubier a traversé le XXe siècle comme un aventurier. En guerre chaude, agent de Churchill, il a sauté les frontières en vélo ou en parachute : France, Afrique du Nord. Il a dynamité en Normandie, harcelé les Nazis, poursuivi la victoire en Extrême-Orient. Il a développé les Forces spéciales françaises balbutiantes, a formé des espions, des nageurs de combat, manqué des coups de la Main Rouge, recruté des voyous. Retiré des affaires, le voici au chevet d'un président africain renversé, mêlé à la guerre du Biafra, esquivant celle du Liban, pour glisser dans l'or noir du Moyen-Orient où tout se fourgue : pétrole, avions, armes... Enfin la vraie retraite, livres, films, dont l'un avec Jean-Luc Godard, et des clins d'oeil d'expert sur des rouages méconnus de l'opération du Rainbow Warrior ou de la sordide affaire Elf. On ne quitte jamais vraiment les services secrets. Bob Maloubier, 90 ans, fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive (Soe). Parachuté clandestinement deux fois en France occupée, comme saboteur dans la région de Rouen au deuxième semestre 1943, ayant rejoint la Force 136, il fut parachuté au Laos en aout 1945. Après la guerre, il fut agent du SDECE (service de documentation extérieur et de contre-espionnage), participa à la création des premières unités de nageurs de combat et travailla en Afrique pour des compagnies pétrolières.