Denis Langlois a écrit Le cachot en 1966, à Fresnes, où il était détenu comme objecteur de conscience. Il raconte quarante-cinq jours de mitard : quarante-cinq jours de solitude, sans meubles, et avec un repas tous les deux jours. Ce livre, c'est d'abord le récit d'une lutte constante pour garder son intégrité. Mais, au travers, se dessine aussi une description rigoureuse de l'univers carcéral, qui garde toute son actualité : si les quartiers de haute sécurité ont été supprimés, les mitards existent toujours. Par ailleurs, les effets psychologiques de la punition par isolement, que rapporte Denis Langlois, ont donné lieu à des études systématiques de professionnels de la destruction des personnalités. Ces études, depuis, ont conduit aux sinistres pratiques de privation sensorielle. Autre atteinte aux libertés individuelles : le refus de l'objection de conscience, également toujours actuel, puisque les aménagements, passés ou à venir, du statut d'objecteur, paraissent loin de satisfaire les exigences de ceux qui le revendiquent. Seize ans plus tard, Le cachot n'a donc rien perdu de sa force. Denis Langlois propose ici une édition remaniée, dans laquelle il revient sur le rôle que cette expérience a joué dans sa vie, et dans sa pratique professionnelle.