« Aucun fantôme dans le dos mais quelques cicatrices à l’horizon. Je l’ai reconnue, le blue-jean délavé contrastait avec les chaussures trop femme, mais la toile rugueuse était gonflée par la plénitude de ses hanches. Sous le cou ferme et velouté, un fin chemisier Soleïado donnait de la couleur à son regard noir. Avant d’entrer, elle s’est retournée pour jeter un franc de tendresse dans la rainure de mes yeux : elle a blessé gravement mon immobilité. » Bien mal acquis, ne profite jamais aux rêveurs et aux idéalistes. Aux autres, par contre… Vincent Conti n’était pas très armé pour comprendre la leçon. Avec ses poings durs et sa gueule tendre — à moins que ce soit l’inverse — il n’a pour armes que ses gants de boxe et les poèmes de René Char. C’est peu pour se faire une place au soleil et dans le cœur de sa Bérangère. Heureusement il apprend vite et nul doute qu’il ira loin si les petits cochons ne l’ont pas mangé avant.