Ce livre a voulu dessiner la courbe d’une histoire susceptible d’aborder l’ensemble des problèmes que rencontre l’historien en proposant au lecteur un bilan. Bilan de ce que l’on sait ou de ce que l’on devine en filigrane derrière des discours, des réalités, des faits « têtus ». De par sa position privilégiée, algérien et français, André Nouschi nous restitue l’histoire sociale et économique de l’Algérie d’un double point de vue : celui du colonisateur et celui du colonisé. Il tente de combler les lacunes dans le domaine économique et social que comporte l’histoire de l’Algérie au XXe siècle en procédant à l’étude des conditions sociales, politiques et culturelles dans lesquelles l’histoire de l’économie de l’Algérie est née, a évolué et s’est transformée entre 1914 et 1988. L’auteur nous montre que la colonisation n’est pas seulement une domination politique, qu’elle est aussi un phénomène à faces multiples et prend tous les aspects de la vie des colonisés y compris ceux qui touchent à la culture et à ce que l’on appelle aujourd’hui identité. Or, et c’est là une des ambiguïtés du phénomène : la culture à la française a été l’une des forces de la décolonisation. Cette synthèse de l’histoire de l’Algérie permettra de mieux comprendre les derniers événements (1990-1995) marqués par les luttes et déchirements entre les différentes tendances politiques.