Le Dragon était une bête colossale. Rampant sur la banquise, il traînait des tonnes de muscles, de cartilage, d’os, d’écailles. Les proportions de son crâne, son long cou trop maigre et la courbe démesurée de son dos arrondi rappelaient la silhouette d’un escargot, coquille géante glissant avec lenteur entre les parois étamées des icebergs et les architectures brillantes du monde glaciaire.