Je n’ai ni aptitude ni disposition à m’exprimer dans une prière d’insérer. Né pauvre, avec pour disgrâce, l’état d’autodidacte, mon honneur-dieu est d’être l’un des amis intimes de René Char. En l’écoutant, je sais que « le poète doit laisser des traces, non des preuves ». « Bocage pour les allusions à Brève » est un recueil indécomposable. Brève I (1945-1973), en sa douceur offrait le plus beau visage nuptial. Il m’appartenait de le traduire en une difficile approche, souvent tumultueuse, parfois annonciatrice du prévisible qui ne fut jamais vécu. La disparue est devenue grain de fuite en Aerea. Un zèle permanent en forme de vœu pour la nouvelle rencontre suave me guida vers Brève II (née en 1950) et je découvris qu’elle était douée d’un regard redoutable, comme celui de Julliéta-de-Vérone, face à l’aveu. Elle me fit promesse, comme soumise à un mystère, d’un accompagnement de mille jours. Le parcours est inachevé. Mais, en sommation, il m’est rappelé que je connaîtrai, à nouveau, la condition de solitaire incendié. Christian Gali.