Quoi de commun entre pérégrinations, déambulations et connaissance des sociétés — recherche d’une « vérité » à leur endroit ? Quoi de commun entre Colomb et l’Achab de Melville ? Comme entre l’anthropologue, le reporter, l’errant ? Pour qu’un regard s’ouvre — qu’il pénètre en un lieu, un monde — faut-il nécessairement qu’il transmigre ? Qu’il glisse ? Mais s’il glisse, n’est-ce pas pour se délivrer ? Ce ne sont pas les frontières uniquement, qui nous cernent ; ce sont les murailles de la vie, les champs clos du savoir, les livres parfois. Alors il faut sortir ! Aux livres, pourtant, tout revient. Que serait un voyage sans récit ? Mais qui narre un mouvement — travelling, journal de bord, inventaire de découvertes — ne peut le faire ex cathedra. Des villes furent ses ports. Des vents lui soufflèrent un secret. Tout cela, comment le penser, l’écrire ? Le texte s’emporte. Est-il déraison, cet emportement ?