Ce serait un roman dont tous les héros auraient existé, un roman dont tous les événements ou presque seraient attestés, un roman qui rendrait à ses personnages les paroles qu’ils ont effectivement dites, aux bons hommes cathares les prédications qu’ils ont réellement prononcées et les gestes précis de leur rituel chrétien, aux inquisiteurs la lettre de leurs interrogatoires et de leurs sentences et l’acharnement impitoyable de leurs condamnations. Par son écriture lumineuse et riche, où l’émotion surgit à chaque phrase, Anne Brenon nous emmène à l’aube du XIVe siècle sur les traces de Guillelme Maury, de Montaillou, pour nous faire partager une très belle histoire d’amour et de foi, une histoire qui est extraordinaire parce qu’elle est vraie. Très jeune, Guillelme Maury accomplit ce qui, à cette époque, était presque impensable pour une femme : au nom de ses choix amoureux et religieux, elle quitte un mari brutal et s’engage tout entière, à contre-courant, sur le chemin de sa liberté, jusqu’à y consumer sa vie. Dans ce triste hiver du catharisme, on accompagne avec angoisse, et en même temps avec une infinie tendresse, le parcours exemplaire et juste d’une jeune femme si éloignée de nous en apparence… et pourtant si proche.