« Je n’aime pas la saleté ! » Tout doit être propre et en ordre, à commencer par les enfants. L’hygiène a occupé une place prépondérante dans son éducation et dans la nôtre. Ma mère regrette le temps où elle nous lavait elle-même. Rien de mieux que le gant de crin et un bloc de savon de Marseille pour obtenir un résultat irréprochable. « Je vais frotter jusqu’à ça brille. » Elle arrive à se convaincre que la peau fonce depuis que ce n’est plus elle qui s’en occupe : « Tu es en train de noircir. »
N’ba, « ma mère » en bambara, est l’émouvant hommage d’Aya Cissoko à sa mère, née dans un petit village malien, qui débarque en France au milieu des années 70, vêtue d’un simple boubou en wax et chaussée de tongs en plastique.