La démocratie incarnée dans notre univers occidental n'est ni le règne du peuple, ni le piège machiavélien tendu à celui-ci par les politiciens. Guy Hermet montre que, dans sa genèse comme dans son mécanisme présent, la démocratie procède en réalité, et nécessairement, du jeu réciproque de ces deux dimensions : la pression de la base vers l'élargissement de la citoyenneté et les stratégies au sommet qui font obstacle à l'oppression majoritaire. Il rappelle également que la dynamique de la démocratie n'a pas obéi seulement à la prédestination de nos sociétés individualistes vers une forme non autoritaire de gouvernement. Elle s'est nourrie autant d'une suite d'accidents où, des démocrates convaincus à la manière de Salvador Allende et de ceux qui ne l'ont été que par simple convenance, les seconds sont apparus souvent comme les artisans les plus efficaces de l'avancement des frontières de la liberté.
