Le psychanalyste s'est souvent intéressé à la mort et au deuil ; il ne lui restait qu'à se pencher sur ce tabou manifeste que représente la situation universelle de l'héritage. C'est ce que cet ouvrage se propose d'introduire. La psychopathologie, la théorie freudienne mais aussi le droit, l'histoire, la littérature et la peinture sont autant de champs hétérogènes rassemblés par l'auteur pour conduire sa réflexion. Avec la mort qui frappe, la vie, l'argent, le savoir et le pouvoir échappent à l'homme. Il ne reste aux vivants qu'à recueillir cet héritage... du moins s'ils le peuvent ! En même temps que l'héritier est en proie au deuil qui le saisit, il doit aussi éprouver les passions et les déchirements provoqués par la succession. Il lui faut accepter de perdre un être cher tout en reconnaissant que cette perte est aussi synonyme d'un bénéfice, d'un en plus de richesse. Le meurtre, l'inceste, les luttes fratricides sont la toile de fond du cortège funéraire et c'est le mort qui les aura quelquefois lui-même induits. Le testament et les dernières volontés qu'il recèle révèlent que l'argent est loin d'être le seul moteur de l'affaire : la reconnaissance de filiation, la quête d'un savoir sur ses origines, la transmission identificatoire, l'espoir d'une réponse à l'énigme jamais résolue de son être au monde animent le survivant en sursis.