1956 : La Pologne bouge. Budapest prend feu. L'Europe, le monde en seront secoués. Pourtant, on ne sait presque rien de cette révolution assassinée. Sans doute parce qu'elle était gênante, aussi bien pour ceux qui l'ont réprimée que pour ceux qui veulent vivre en se bouchant les yeux. Pour en finir avec la calomnie, le silence et l'ignorance, un Colloque international s'est réuni à Paris, vingt ans après, dont voici les textes fondamentaux. L'année 1956 y ressuscite, dans sa vérité historique et dans sa nouveauté prophétique. Les prémisses et les causes de l'explosion en Pologne, puis en Hongrie, l'histoire de l'insurrection de Budapest, ses caractéristiques, ses premières décisions, ses contre-coups sur le système communiste et sur la gauche occidentale, tout cela apparaît dans une lumière proche et bouleversante. Comme la Commune de Paris, la révolution hongroise a inventé, dans le feu de l'action, une réforme à la fois radicale et universelle. C'est la première des révolutions antitotalitaires : un peuple réconcilié a isolé l'État bureaucratique et s'est formé en conseils pour inaugurer une démocratie nouvelle. Antistalinienne, mais aussi anticapitaliste, la révolution de 1956, seconde Commune, a osé instaurer un pouvoir populaire et fédératif qui s'est aussitôt prémuni contre ses propres abus. Comme la première Commune, celle de Budapest restera la matrice et l'espoir des révolutions futures.