Du XIIIe siècle au XIXe siècle, l'influence croissante de l'écrit sur la culture s'exerce avec de vrais écarts chronologiques, géographiques et sociologiques. Son évolution est retracée selon trois axes majeurs : l'histoire des supports, l'histoire des apprentissages et, enfin, l'histoire des résistances et combats que suscite dans la société la diffusion du savoir. L'écrit s'impose d'abord aux Français par l'intermédiaire de pouvoirs comme l'Église ou l'État. Pour des raisons, non seulement matérielles mais aussi culturelles, la généralisation de l'instruction n'apparaît utile que très progressivement. Le modèle que les élites ont rapidement adopté devient une référence pour ceux qui veulent accéder à une reconnaissance à la fois sociale et culturelle. Mais d'autres niveaux de légitimation, celui que symbolise le certificat d'études par exemple, s'affirment bien plus tardivement. L'écrit fonde-t-il pour autant la culture vivante, celle des représentations, des valeurs et des comportements qui en découlent ? Cette question, essentielle, a sans doute été trop vite tranchée dans un sens affirmatif.