Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Nathanaël West. Fresque ardente de la folie contemporaine, le tableau auquel travaille Tod Hackett représente Los Angeles sous les flammes dans une atmosphère de carnaval. Il joue au peintre de talent, comme Faye, dont il est épris, joue à la star d'Hollywood. Dans ce monde fabriqué de la Califiornie des années 30, rien n'est comme il est, les maisons sont mexicaines, méditerranéennes ou hawaïennes, les plantes sont en caoutchouc, la "vraie" bataille de Waterloo est une reconstitution... Il n'y a que le vieux clown détraqué, père de Faye, qui meurt en clown. Le roman s'achève sur une scène d'hystérie collective que ne renieraient ni Céline ni Kafka. Le gigantesque incendie que Tod Hackett se proposait de peindre, c'est sans doute celui qui dévastera tout sur son passage et ne laissera qu'un désert calciné, la "waste land" pressentie par T. S. Eliot quelques années plus tôt. Nathanaël West y appelle avec toute la foi des désespérés la nuée de sauterelles qui s'abattra sur Babylone.