Qu'est-ce que le matérialisme ?
"Le matérialisme n’a ni lieu, ni a priori d’histoire. Il y a d’ailleurs rejet et occultation des philosophies matérialistes dans l’histoire des philosophies qui est ainsi dominée essentiellement et absolument par les philosophies transcendantes donnant une hégémonie aux religions et à l’idéalisme dans l’histoire et la pensée de l’humanité globale. Ainsi, cette universalité, étendue dans le temps et dans l’espace, fait que le matérialisme n’est pas une philosophie ou un courant de pensée en tant que tel mais autre chose situé en dehors de l’histoire et de la ligne de dichotomie entre transcendance et empiriocriticisme, ou entre métaphysique et expérience physique. Les contradictions de la société pesant sur cette ligne dichotomique au cours du temps sont à l’origine du matérialisme.
Les matérialismes sont souvent confondus avec de nombreuses doctrines dans leur acception seule. Ainsi, l’atomisme, le monisme, l’utilitarisme, l’athéisme, le réalisme et même la seule matière ne sont pas suffisants à eux-seuls pour être classés en tant que matérialismes. D’autre part, les matérialismes sont parfois assimilés à d'autres courants hédoniste et irréligieux comme le libertinage tout aussi calomniés par le pouvoir religieux. Cette distorsion est rentrée dans le langage courant sous le nom d'épicurisme qui n'a plus rien à voir avec la philosophie d'Épicure et les libertins. Enfin, on a pu classer parmi les matérialistes des philosophes dont les conceptions sont encore naturalistes comme Spinoza, D'Alembert, Helvétius ou Nietzsche. D’où l’importance de reconnaître ce que n’est pas le matérialisme autant que ce qu’est le matérialisme. En effet, le matérialisme est autant un débat entre les autres philosophies impliquant une transcendance qu’un véritable système de pensée impliquant les avancées scientifiques." Le matérialisme, wikipedia.