1945 : Floyd Whitman apprend que "ces salauds de communistes" ont tué son père — il n'est qu'un enfant, mais il décide de faire un jour partie de la CIA. 1965 : il fait ses premières armes en Inde, terrain privilégié de la guerre froide entre KGB et CIA. Un certain Vladen Nechkov l'aide à mener à bien la "livraison" d'un savant russe dissident. 2003, en Floride : il enquête sur Lazenby Corporation, un cabinet d'avocats qui magouille dans l'immobilier et la politique — il dissuade les gens de voter, surtout la population noire, à 80% démocrate — et cultive des liens avec la mafia russe de Brighton Beach. Et puis on retrouve Vladen Nechkov, alias Illitch, qui dirige maintenant la branche de Brighton Beach et soutient activement l'élection d'un président républicain. L'Amérique tranquille de 2003 a triomphé de "l'ogre rouge", mais la mafia russe est devenue le groupe criminel le plus puissant, et certainement le plus violent du pays. A travers le destin d'un homme — jeune et plein d'illusions en 1965, nettement plus désabusé en 2003 —, on voit la CIA aider la mafia russe à renaître, dans les arrières-cuisines pas propres de l'empire américain. L'intrigue, passionnante, est soutenue par une construction parfaitement maîtrisée et très claire (bien que sophistiquée) et un dessin réaliste particulièrement efficace. Une grande aventure d'espionnage digne des meilleurs thrillers hollywoodiens.