Que raconteWhite, première expérience de " non-fiction " pour Bret Easton Ellis ? Tout et rien. " Tout dire sur rien et ne rien dire surtout " pourrait être la formule impossible, à la Warhol, susceptible de condenser ce livre, d'en exprimer les contradictions, d'en camoufler les intentions.Whiteest aussi ironique queMoins que zéro, aussi glaçant qu'American Psycho, aussi menaçant queGlamorama, aussi labyrinthique queLunar Park, aussi implacable queSuite(s) impériale(s).Loin des clichés toujours mieux partagés, plus masqué que jamais, Bret Easton Ellis poursuit son analyse décapante des États-Unis d'Amérique, d'une façon, comme il le dit lui-même, " ludiqueetprovocatrice, réelleetfausse, facile à lireetdifficile à déchiffrer, et, chose tout à fait importante, à ne pas prendre trop au sérieux ".
Que raconteWhiteen ayant l'air à la fois de toucher à tout et de ne rien dire ? Peut-être que le fil à suivre est celui du curieux destin d'American Psycho, roman d'horreur en 1991 métamorphosé en comédie musicale à Broadway vingt-cinq ans plus tard. Ellis a dit autrefois : " Patrick Bateman, c'est moi. " Il ne le dit plus. Et si Patrick Bateman était devenu président ?
P.G.